Interview

Interview réalisée par Ben pour le site frenchstunt.com

Peux tu te présenter ?
Je m’appelle Jerome Gaspard, j’ai 31 ans (1975).
Je suis cascadeur depuis 1997. Ma formation initiale est la gymnastique, j’en ai fait depuis tout petit mon père étant gymnaste et casse-cou… il n’a pas eu de mal à me transmettre ça passion.

Comment es tu devenu cascadeur ?
Par hasard ! Comme beaucoup d’après les rencontres que j’ai pu faire.
En 1997, j’effectuais mon service militaire, à un mois de finir, je n’avais entrepris aucune démarche pour trouver un emploi. Un pote (Gilles Garnier) qui s’entrainait dans la même salle de gym que moi, étant devenu cascadeur, il m’a proposé de rejoindre son équipe (SAA – Stunt Acting Art) pour travailler
a Disney sur le spectacle Pocahontas. Le contrat s’étendait sur 8 mois, ça ne m’engageais à rien, j’ai donc décidé de partir à l’aventure… sachant que ma formation scolaire était plutôt tourné vers l’informatique… donc rien à voir avec le métier de cascadeur, bien au contraire, lol.
J’ai tout de suite accroché, le spectacle procure énormément d’émotion. J’ai donc poursuivi dans cette voie et après 5 ans dans le monde du spectacle, j’ai décidé de me consacré uniquement au cinéma. J’ai donc arrêté Disney et j’ai fais mes premières armes sur le Pacte des Loups.

Quelles sont tes spécialités ?
J’ai des spécialités issus de la gymnastique comme l’acrobatie, les chutes au sol, les chutes de hauteur ou encore le trampoline. La gymnastique est un sport ultra complet, et une très bonne base pour évoluer dans la cascade. J’ai pratiqué différente sortes d’art martiaux, pour obtenir un large panel de connaissance et ne pas être enfermé dans un unique style comme le kung-fu par exemple.
J’ai aussi pratiqué un peu de cascade mécanique, mais juste à titre personnel, je ne me vendrais jamais en tant que cascadeur mécanique, il y a beaucoup de gens plus qualifié que moi pour cette spécialité.
Je suis issu de la nouvelle génération de cascadeur physique, beaucoup plus spécialisés dans le combat et l’acrobatie plutôt que les cascades tel que les torches humaines, percussion voiture…

Quel est ton meilleur souvenir de tournage ? Le pire ?
Mon meilleur souvenir de tournage est le film le Boulet. On était une vingtaine de cascadeurs à partir au Maroc pour le tournage de film. Dans le lot j’avais mes meilleurs potes, ça a été de bonnes vacances entre potes, on a bien rigolé. Au niveau du taf, c’était énorme, on a commencé a répété pendant 1 mois avant le départ, et on a eu 3 semaines de tournage. J’ai beaucoup appris de cette expérience.

Le pire… heu… Peut être : Enfermé Dehors.
Je devais me suicidé d’un pont d’une dizaine de mètre avec un parpaing attaché au pied et une corde au cou. Je devais tombé dans un canal a Aubervilliers, le tout juste en slip. Jusque la rien de trop galère me direz vous lol
Sauf que c’était à 4 heures du matin un 10 décembre… il devait faire 2-3 degré dehors…
J’ai vraiment eu très froid, de plus l’eau était super crado, les égouts se déversait dans le canal quel mètre plus loin ou je tombais. A refaire, je ne sais pas si j’accepterais…
Le point positif de cette expérience a été le fait d’être sous le réglage de Jean Louis Airola cela ma permis de rencontré ce grand monsieur de la cascade peu de temps avant son décès.

Comment perçois tu la cascade en France ? (difficultés…)
La France n’a pas une culture de cinéma d’action. En France ce sont les comédies! Alors forcement le cascadeur a beaucoup de mal a exercé son métier.
Nous avons de très bons cascadeurs, mais malheureusement beaucoup quittent la profession ou ni entrent jamais faute de travail. C’est dommage. Le métier n’est pas du tout reconnu par le cinéma, rien qu’a voir les générique de film, quand on placé après tous les techniciens du film c’est déjà beau, alors quand on nous cite après le dresseur d’animaux et le nom du chien apparu dans le film, c’est un comble!
Nous sommes avant tout des comédiens, peut être mauvais (rires), mais on est a l’écran et on participe activement à l’action que le spectateur va regarder!
Pour en revenir à la difficulté d’exercer son métier, j’en fais parti, la cascade n’est plus mon activité principale depuis 2 ans, j’ai du développer d’autres activités rémunératrice.

Comment vois-tu ton avenir dans le milieu ?
J’espère continuer le plus longtemps possible a exercé ce métier en parallèle de mes activités. Le cinéma est un milieu fantastique, de belles rencontres, de belles histoires…
Maintenant j’ai l’avantage de ne plus attendre a coté de mon téléphone qu’on veuille bien de moi, ce qui me permet d’arriver plus zen sur les castings et tournages… quoi qu’il arrive, le cinéma ne rempli plus mon frigo :)

As-tu des conseils à donner à un jeune qui voudrait se lancer ?
Je lui donnerais les conseils suivants :
Avant tout le cascadeur doit être le plus complet possible et en très bonne condition physique, donc la pratique de la gymnastique, des art martiaux, natation… est un minimum, après toutes les autres activité peuvent être des avantage sur le cv, comme l’équitation, l’escrime, le plongeons de haut vol…
S’il commence et qu’il veux viser le cinéma, il aura peu de chance d’y arriver tout de suite. Il faut qu’il se forme sur des spectacles (Parc Asterix, Stunt Show Disney, La mer de sable…) ça lui permettra d’obtenir une formation à la cascade, de se faire un carnet d’adresse, de commencer à rencontrer des cascadeurs professionnel.
Une fois qu’il se sentira assez complet au niveau de la cascade, je lui conseil de contacter les différents régleurs de cascade en France, et de leur proposer ses services, maintenant il n’y a pas de secret, tout est question de feeling et d’affinité. La plupart des régleurs ont leurs équipes, donc pour intégrer une équipe c’est au bonheur la chance :(
Je lui conseil d’essayer de s’entrainer avec des cascadeurs pro, ça lui permettra de se former et aussi de rester au courant des tournages en préparation.
Le dernier conseil que je lui donnerais, c’est d’avoir toujours une roue de secours, ne pas tout misé dans la cascade. Avoir un diplôme, donner des cours de sport… Bref, il faut absolument conserver une activé à coté de la cascade, cette activé doit bien sûr vous permettre d’être disponible n’importe quand pour partir sur un tournage, donc c’est pas évident de trouver sa roue de secours.

Si je peux glisser des remerciements
Merci à Gilles Garnier qui m’a fait connaître se milieu.
Merci ceux qui m’ont appris au fil du temps : Christian Bergnier, Cyrille Hertel, Indy, Jean Jacques Desplanque, Thierry Saelens, Karim Hocini
Merci à ceux qui m’ont donné ma chance : Gil de Murger, Nicky Naudé, Daniel Vérité, Alain Figlarz, Oumar Diaouré, Fred Vallet, Cyril Rafaelli, Alain Brochery, Jean Louis Airola (RIP), Christian Henning…
Merci toutes ces rencontres et moments passés avec ces cascadeurs : Fred Dessains, Léonard Kwasmovska, Eric Mondolini, Ben Affif Badra, Joseph Beddelem, Patrick Tang, Greg Loffredo, Greg Feurté, Maurice Chan, Manu Lanzi, Patrick Médioni, Benoit, Larry, David Genty, Bui Thong, Fred Alhinho, Patrick Vo, Jorge Lorca, Tarik, Mouloud, Amédéo Cazzella, Sébastien Peres, Ludo Silemetzoglou, John, Mohamed Elachi… Et j’en oublie !

Et merci à toi Ben pour l’interview et ce site dédié au Cascadeur Français